Une Nouvelle Voie (Juin 2016) : rancœurs, morosité et ramadan après un discours hystérique

Bienvenue à mon bilan du 6e mois de la Condécratie version 2.0, un  modèle de démocratie stalinienne avec très peu de travail, justice et solidarité ; un subtil mélange de communisme à la  FEANF et d’affairisme sans scrupules. Je continue donc mon exploration mensuelle des méandres des décisions importantes pour la Nation prises par nos nouveaux chefs en proposant des pistes de réflexions et d’actions qui pourraient être envisagées pour que le « vrai changement » soit effectif.

  1. Echantillon de paroles et pensées présidentielles du mois: «Comment je peux dire que tous les cadres malinké sont  malhonnêtes ? Il faut être fou ou imbécile pour le dire (!!) Quand tu danses avec quelqu’un toute la nuit et le matin il te demande qu’est qui a rendu tes yeux rouges, il se moque de toi… Le crachat du crapaud ne cache pas la blancheur de la colombe. On ne peut pas cacher le soleil avec la main. La piqure de moustique ne peut rien faire à l’éléphant… Je m’occupe de mon projet de société, je ne m’occupe pas du bavardage… Ne répondez pas, occupez-vous de la restructuration du parti, à son congrès. Ils ont peur de la montée de la nouvelle génération. C’est cela la vérité. Ne répondez pas au bavardage, le chien aboie et la caravane passe. Moi, je suis tranquille, je ne suis pas inquiet, depuis qu’on a commencé à faire la pagaille, je suis même plus en forme qu’avant (rire saccadé) » (le 12, devant les groupies venus lui souhaiter un heureux 3e mandat en 2020) ; « Je vous assure  monsieur le Président, que nous sommes prêts à devenir la brigade d’assaut de la Russie en Afrique occidentale » (le 16, à Saint Petersburg devant Vladimir Poutine) ; « Je nomme certaines personnes parce que leurs parents ont beaucoup fait pour le parti mais malheureusement les jeunes ne connaissent pas. Je ne voudrais pas que leurs familles le regrettent. Donc, ceux qui disent que j’ai nommé telle personne il faut qu’ils comprennent ce que les parents de cette dernière a fait pour le parti par le passéIl faut qu’on donne un autre avenir à notre jeunesse. Un avenir qui ne soit pas fait de mensonge, de manipulation, de victimisation, qu’on ait une justice. Une justice qui ne soit pas celle qui libère les grand criminels et qui décourage les populations de dénoncer » (le 25, lors de la mamaya des samedis matins du RPCé) ; « Nous avons beaucoup à nous faire pardonner mais c’est difficile quand vous aviez été victimeCe qui rend difficile le travail c’est que la Guinée est un pays de rumeurs où de véritables criminels se présentent en victimes car la population est malheureusement à majorité analphabète, que l’on peut et qu’on pourra toujours tromper facilement. Bien sûr que les rumeurs prolifèrent mais la vérité finira toujours par triompher à un moment donné » (le 29, en clôturant sans doute définitivement le volet Réconciliation du Sanseman).
  • Pour : vraiment le discours hystérique du Président du RPCé (et parfois Président de la République) Mr PPAC du 28 mai, sur sa confiance et sa reconnaissance pour les  « intellectuels de son ethnie » a laissé des traces indélébiles sur la Condécratie. Et pourtant les grognards jurent tous qu’ils ont vraiment tout fait pour que son système d’anti-gouvernance naisse et prospère en Guinée. Mais cela n’empêche pas notre boss quelques jours après de continuer à remuer le couteau dans sa propre plaie, du vrai masochisme. Il est encore plus difficile d’obtenir de notre chef un « je m’excuse, vous avez mal compris ma pensée et désormais je ferais plus attention dans mes discours » que de Kim Jong Un. Une certaine chartre ethnique dont on parle beaucoup depuis 2010 nous révèle une règle immuable : quand un mensonge persiste pendant plus de 40 ans sans être contesté, il devient une vérité (locale).Comme par exemple son assertion sur notre production de café supérieure dans le passé à celle de la Cote d’Ivoire. Comme le dit si bien mon pote Gandhi Barry : « Enfin pour la culture du café, le PPAC va demander à des concurrents (la Cote d’Ivoire) de nous expliquer comment les dépasser. Il perd vraiment la tête…». Enfin un très bon point pour le boss : il promet publiquement et officiellement lors de la rencontre sur le processus de réconciliation qu’il fera identifier tous les charniers de l’état avec l’aide de spécialistes externes et internes et surtout fera rendre les restes des martyrs à leurs familles pour une inhumation digne et conforme à notre culture et à nos traditions. Comme cela se passe à tous les coups pour les morts de tous les autres Guinéens. Mais j’applaudirais vraiment le jour où il passera à l’acte car ses belles promesses sont devenues maintenant des montagnes infranchissables.
  • Contre : et voila ce que je craignais depuis le début : l’auto-attentat ethnique du 28 mai va complètement réduire mes échantillons mensuels de paroles et pensées historiques de l’un des plus célèbres tribuns du continent. Pardon cessez de vous plaindre dans la presse locale, en ligne et dans les rencontres officieuses du pays – pensez un peu à ma chronique, yandi ! Guinéennes et Guinéens, honorables et honorés, magouilleurs et magouillés, débrouillards et opportunistes, bandits en col blanc ou bérets rouges, verts, noirs ou jaunes-RPCé, le boss a parlé : faites tout ce que vous voudrez, montez et descendez han fatigué, mais si votre papa n’a rien fait dans le passé pour le grand timonier et son parti vous resterez foutus-pourris comme moi, Walahi ! Finalement les crises de fou-rires du boss deviennent vraiment effrayantes, même pour ses faucons. Il en arrive même à verser des larmes et se tenir la tête, surtout quand il se rend compte – ou qu’un suicidaire lui fait signe – qu’il s’est trompé de mots. Des examens médicaux poussés devraient être de rigueur pour les hommes de pouvoir dans des cas pareils.

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  1. Les décisions et actions « positives » du mois : le 11, le bureau politique national (!) du RPCé a exclu (mais pas à vie) 3 grands faucons pour paroles véridiques mais blessantes contre le responsable suprême du Sanseman. Par contre un 4e grognard a plutôt été récompensé ; le 18, le commandant du camp militaire de la préfecture de Mali a été démis de ses fonctions en raison de ses folles envolées violentes dans sa ville-hôte la veille. Son rodéo délirant avec sa troupe au centre-ville n’a pas fait recette cette fois-ci comme au bon vieux temps où il régnait en justicier fouetteur sur les civils guinéens avec son CNDD de malheur.
  • Pour : vous vous demanderez pourquoi je classe ce 1e incident parmi les points positifs ? C’est parce que c’est un grand progrès pour la Guinée : au temps de Satan Touré ils seraient déjà depuis belle lurette en « diète noire » au camp Boiro. Au temps de Fory Coco (Lansana Conté) ils seraient allés aussi vite aux « 33 marches » du camp Alpha Yaya et au temps de Dadis ils y seraient aussi, mais avec une escale préalable devant un Dadis-show mémorable. Et oui, c’est ça aussi les petits progrès démocratiques chez nous ! D’ailleurs un des dépités dont le parti a été exclu de la mangeoire arc-en-ciel qui nous assombrit (Mamadou Diawara) balance à la presse « Alpha Condé a donné tous les marchés aux Mauritaniens, Burkinabés, Sénégalais, Maliens en leur aidant même à financer les marchés contre les Guinéens. Il ne peut pas nous dire qu’on l’a élu pour cela. Est-ce qu’il a été élu pour ça ? Donc il ne peut pas s’entendre politiquement avec moi. C’est une très bonne chose et cela nous donne la liberté d’expression et la liberté d’agir ». Allons toun, tous les secrets et confirmations des magouilles de Satanya vont sortir désormais sur la place publique – Dieu merci.
  • Contre : c’est bien regrettable qu’il n’ait pas en même temps demis de leurs fonctions tous les formateurs et superviseurs de ce bidasse enragé jusqu’au niveau de son état-major. Ils sont tous responsables de la création de cette calamitée nationale. Pour faire l’omelette de la reforme des forces de défense et de sécurité il faudra bien un jour casser tous les œufs, surtout chez nous.

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  1. Les décisions et actions « négatives » du mois : le 01, Le centre britannique d’analyse et d’études du développement (le Legatum Institute) a publié à Londres son édition 2016 du rapport sur l’indice de prospérité dans le monde. Encore une nouvelle performance pour nous : nous sommes 31e sur 38 en Afrique, devant les autres champions de la démocratie tropicale tels l’Angola, le Soudan, la RDC, le Burundi, le Tchad et la RCA. Encore la faute à ces foutus anciens PM ; le 02, notre Assemblée nationale en session des lois approuve un accord de coopération avec le Venezuela dans les domaines des mines, de l’agriculture, de l’énergie et un soutien budgétaire en faveur de la Guinée. Un contrat entre deux des états les plus en faillite de la planète, une coalition de cancres – c’était vraiment une loi urgente pour les deux pays. Un honoré dépité de l’opposition a réveillé tous ses collègues qui faisaient la sieste pendant la session en reconnaissant qu’il y voyait quand même une similitude et convergence d’actions entre notre PPAC 2.0 et le président démagogue Nicolas Maduro. Entre éclats de rires et cris de colère la cour de recréation parlementaire a été pour une fois bien marrante ; le 03, le PPAC fait escale à Banjul en allant au sommet des chefs d’état de la CEDEAO à Dakar. Objectif : mettre tous ses talents FEANFo-panafricanistes en action pour convaincre son homologue Gambien, le prédicateur fou Yaya Jammeh de venir aussi au sommet. Résultat : personne n’a aperçu le bouffon à Dakar. C’est ça aussi la diplo-magie amateuriste du Sanseman, il fonce tête première dans une résolution de conflit sans s’être assuré diplomatiquement et au préalable de la réussite probable de sa médiation, pour redorer son image internationale. Et donc il obtient exactement le contraire et finit par se ridiculiser ; le 10, nous apprenons que la trypanosomiase est de retour chez nous et aurait déjà fait officiellement une quarantaine de victimes. A mon avis si on diagnostiquait bien on trouverait que cette maladie du sommeil touche en fait des millions de Guinéens, du plus haut sommet à la base du pays. Je n’avais plus entendu parler de cette maladie depuis la fin de mes études de médecine le siècle dernier – mon Dieu, il ne manque plus que la variole après toutes ces malédictions ; le 14, Air PPAC décolle de nouveau, cette fois pour la Russie pour tchatcher avec son grand frère Poutine (un autre ami depuis la FEANF ?) et participer au 20e forum économique international de St-Petersburg. Autant aller se changer les idées ailleurs par ces temps trop chauds au bled. A son retour l’amnésie de certains compatriotes sera revenue et ils seront tous le long des routes pour l’accueillir en triomphe ; le 17, un autre présumé tortionnaire du 28 septembre 2009, un caporal-colonisé (Issa Camara) nous rappelle de quoi lui et ses copains sont capables : dans la ville éloignée de Mali il fait tendre et caresser à l’aide de bottes et de crosses de fusils un jeune chauffeur de camion qui a eu l’outrecuidance de rater une manœuvre dans une rue étroite et d’avoir ainsi ralenti le parcours héroïque du carrosse de commandement armé préfectoral. Il semblerait qu’il ait ordonné immédiatement d’extraire ce fou de son camion pour le livrer à ses sbires qui ont excellé dans leurs spécialités. Sur le coup la population sort en masse dans les ruelles poussiéreuses de la ville/village pour exiger son départ immédiat de chez eux. Réponse du berger à la bergère, la commune urbaine est directement militarisée et des tirs retentissent partout dans la ville. Voila ce qu’on appelle chez nous « le pays est commandé ». Du coup les gens d’en-bas se retirent en silence et retournent pour pleurer et prier dans leurs chaumières. Le lendemain il récidive avec en plus des pillages et incendies de boutiques commerciales malgré la présence du gouverneur et de son supérieur militaire hiérarchique venus du chef-lieu de la région de Labé ; le 17, nous découvrons que notre papy-cool est encore une fois premier dans quelque chose sur cette planète. Il est le recordman des visiteurs à l’Elysée depuis l’arrivée de tonton François, 8 fois, soit plus que ADO et Boni Yayi qui sont comme lui aussi souvent en France que dans leurs pays secondaires. Et la course à ce triste record continue ; le 25, les militaires de la garde rapprochée avec bérets rouge-sang du PPAC ont passé à tabac le journaliste Abdoul Malick Diallo au siège du RPCé et ensuite, pour éviter le filmage éventuel d’un comploteur/menteur, dans leur caserne fortifiée au palais Satanya. Cela tout simplement parce qu’il essayait de filmer le boss de trop près. Même les photos gratuites sont interdites maintenant – faites gaffe, les célèbres bérets rouges sont de retour en ville ! ; le 27, nous apprenons que 3 frondeurs du bureau exécutif de l’INDH (Institution Nationale des Droits de l’Homme) ont déposé une plaine officielle à la Cour Constitutionnelle pour dénoncer les débrouillardises de leur gourou. C’est la cerise sur le gâteau de nos nouvelles institutions après la nomination du précédent ordonnateur national des dépenses de l’état à la tête de la Cour des comptes, la fronde de neuf commissaires sur les onze de la Haute Autorité de la Communication et les rumeurs de détournements de fonds dans cette même Cour Constitutionnelle sensée trancher ce genre de délits. Comme toutes les fois précédentes ceci est accompagné de cris et chuchotements qui laissent entrevoir une véritable toile d’araignée de combines et détournements des budgets de fonctionnement et des violations journalières de la loi ; le 29, le comité provisoire de réflexion sur la réconciliation nationale (CPRN) a remis officiellement le rapport final de ses consultants externes  sur la réconciliation nationale au chef de l’état. Vu que le boss nous a déjà dit qu’il ne lit jamais je pense que ce document rejoindra immédiatement la pile dans les tiroirs inutiles de la République.
  • Pour : comme chaque mois : R.A.S. (Rien A Signaler)…
  • Contre : Dans les jours qui suivent le western-spaghetti de Mali, le procureur de la République a annoncé que des poursuites judiciaires seraient engagées sans délais contre nos pistoleros mais l’état-major de l’armée rectifie immédiatement et annonce que leur meneur sera tout simplement muté à un autre poste. Devinez qui aura le dernier mot dans cette nouvelle salade locale, la justice ou les miliciens ? Inutile de préciser que cela n’empêchera pas les braves populations matées du village de sortir comme un seul homme pour chanter « Prési, Prési, viv la Sanseman » dès qu’ils apercevront Air PPAC 2.5 dans leur ciel en 2020.

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  1. Formations, séminaires, ateliers, colloques et autres « rendez-vous du donner et du recevoir » du mois : atelier de réflexion et d’échanges sur la transparence et les élections locales (encore !) ; ateliers régionaux des 8 inspections régionales du ministère de l’Enseignement Pré-universitaire et de l’Alphabétisation ; formation de renforcement des capacités des personnels des commissariats centraux de Dixinn et de Kaloum avec un accent particulier mis sur la police de proximité, la déontologie et les Droits de l’homme ; forum national des jeunes de Guinée sur le thème « Positionnement des jeunes  de Guinée dans l’engagement des ODD et du dividende démographique » ; retraite annuelle conjointe 2015 du programme de lutte contre le Sida ; table ronde sur une exploitation responsable des mines en Guinée ; atelier de formation des membres du Conseil Régional des Organisations de la Société Civile de Conakry (CROSC-C) ; table ronde sur les mines et la biodiversité marine et terrestre et les écosystèmes ; atelier de renforcement des capacités des huissiers et agents du protocole de l’Assemblée nationale ; atelier de formation BRIDGE (Bâtir des ressources en Démocratie, Gouvernance et Élections) pour les journalistes ; atelier de lancement du projet « Darwin initiative » sous le thème « Les zones importantes des plantes tropicales en Guinée » ; 6e session de la plateforme consultative entre les organisations de la société civiles sous le thème « les réformes engagées au ministère de la justice » ; atelier de formation axé sur les codes internationaux en matière de publication des ressources et des réserves minières, le fonctionnement et la gestion d’un projet minier ; atelier d’échanges axé sur les relations police-médias ; atelier de formation des journalistes sur l’utilisation de la méthodologie du témoignage suivi de productions sur les migrations ; atelier de formation des policiers sur le traitement judiciaire et les métiers de la voie de publique ; séminaire national d’information, sensibilisation et plaidoyer sur le thème « Lutte contre la torture et les violences basées sur le genre, c’est contribuer à la consolidation de la paix » ;
  • Pour : le séminaire-bizness (17) survit malgré les trombes d’eau qui lavent Conakry la proprette. Ramadan oblige, à la place des sandwichs les organisateurs doivent surement donner des petits sounakati (diner) de rupture du jeûne du soir pour assurer la présence effective de tous les participants. Bravo pour la formation des policiers de Conakry et pour cet atelier sur la lutte contre la torture et la consolidation de la paix. J’espère qu’ils commenceront les cours par les notions élémentaires comme l’alphabet et les bonnes manières. Et que cette formation sera étendue ensuite aux gendarmes et militaires, après un bon travail de dégraissage qualitatif.
  • Contre : pour l’atelier sur les relations poulets-médias l’élève sur le 1e banc aurait dû être le caporal-colonisé, le mateur de Mali. Hélas il était planqué sous climatiseur dans une des garnisons militaires de Conakry avec interdiction de s’en approcher.

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  1. Pour conclure quelques suggestions SMART (Spécifiques, Mesurables, Atteignables, Réalisables, Temporellement définies) pour changer le changement :

Chef brigadier-Général d’assaut de Poutine en Afrique, pardon il ne faut pas nous blaguer avec affaire de loi anti-corruption dans votre Sanseman 2.0. Une loi anti-corruption en Guinée ? Elle sera aussi efficace qu’une organisation de défense des DDH en Corée du Nord. J’ai constaté en Guinée que la majorité des fois où j’ai eu à discuter avec ceux qui dénoncent le plus fort la corruption, j’ai appris le lendemain qu’ils y nageaient jusqu’au cou mais venaient juste d’en être expulsés. Vous savez, il faut que vous appreniez à rester sobre et Zen quand vous parlez de notre pays à vos concitoyens sinon vous finirez par avoir plusieurs ulcères ou pire une méga-déprime. Il vous faut juste apprendre à parler sans haine. Quant à moi, je ne peux que remercier papa bon Dieu de ne pas avoir à vivre en permanence dans votre capharnaüm. Il faut aussi plaindre tous les innocents qui n’ont pas d’autres choix que de le subir et d’apprendre à y survivre by all means necessary. En réalité le Mad Max de la ville de Mali et ses clowns ne sont finalement que des victimes de la mafia qui gère ce pays depuis près de 60 ans. Ils ne sont que des conséquences, des résultats finaux, les déchets logiques de leur environnement journalier et il vaut mieux les plaindre que de leur en vouloir à mort. Ce qu’on ne dit pas c’est que jusqu’à la veille de son coup de folie ce type était un héros adulé dans cette même ville, pour sa démagogie et ses pitreries. Il a juste été au bout de cette logique ce matin-là en espérant de nouveaux Hourras et brusquement le voila devenu l’ennemi public numéro 1. Ce sont les habitants de Mali qui ont couvé ce monstre avec applaudissements jusqu’à son éclosion un beau matin. Il était même persuadé qu’il serait une nouvelle fois applaudi pour avoir corrigé en public cet « enfant impoli » de la cité. Il l’a même dit dans toutes ses interviews depuis et il semble vraiment étonné de la réaction locale cette fois-là. Nul part d’autre depuis le 21e siècle une armée, même africaine, ne produit pour ensuite lâcher en liberté de tels énergumènes. C’est à la cause profonde de cette dérive armée qu’il faudrait s’attaquer, pas au produit final forcement pourri. Éliminer Issa et ses lieutenants n’est pas une solution pérenne car il y a beaucoup d’autres clones en liberté actuellement, même à Conakry – il suffit de les voir tous les jours s’exciter bruyamment et violemment dans la circulation de la capitale pour en être convaincu.

Tic-tac, Tic-tac, la montre tourne ; aujourd’hui est le 2017e jour du « nouveau changement radical » et de l’ancien « Guinea is back » devenu en 2016 « Guinea is really in back », déjà 05 ans, 06 mois et 10 jours ! Cela devient de plus en plus triste de lire la presse guinéenne tous les jours car depuis le « 1 coût – Chaos » nous nous enfonçons encore plus vite dans notre caniveau de lâcheté, hypocrisie et méchanceté calculées. Quant aux réactions tous les jours plus outrées aux compliments du boss le 28 mai pour son « ethnie d’origine contrôlée », c’est juste une nouvelle tragi-comédie du système mafieux qui navigue autour de lui. Les faucons paniquent car ils savent qu’ils seront les seuls à trinquer quand il foutra le camp bientôt. Il faut jouer maintenant aux « fâchés » pour s’assurer d’être maintenus dans la prochaine mangeoire, comme les rongeurs qui sautent d’un bateau qui coule et nagent sereinement vers les autres venus le secourir. Idem pour tous les petits poissons rouge-jaune-vert démagos, ces girouettes folles de toutes les écuries politiques qui se précipitent tous les weekends hors de la mouvance décadente. Ils nous ont déjà fait ce même coup quatre fois de suite et la majorité des Guinéens n’y voit encore que du feu ! Il y e a même qui commencent à admirer les principaux transhumants médiatiques de l’heure. A chaque fois ils ont su chanter et danser plus fort que leurs victimes au lendemain de la chute de leur « responsable suprême bienaimé » et se sont retrouvés ainsi de nouveau aux commandes du même système. Vraiment « mon pays va mal ». Une grande pourfendeuse qui a pourtant « crée » le boss historique pendant 40 ans (Doussou Condé) a bien résumé la situation actuelle des guinéens. Je résume pour elle : « nous sommes devenus comme un casier de Coca Cola pour le PPAC : il débouche les bouteilles une par une, il boit le contenu avec délectation et les remet dans le casier, vides de toute substance et intérêt pour lui. Il suffit juste d’envoyer ensuite le casier vide  à l’usine BONAGUI et il reviendra chaque fois plein le même jour ».

A propos A.O.T. Diallo

Un quinqua hédoniste qui plane sur le Web...
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